La 54ème édition du Grand Prix de l’Armistice s’est déroulée dans des conditions venteuses très musclées. Support de nombreuses régates, nous y présentions 2 équipages. Un en 420 composé de Jean-Manuel BELLIARD et Xavier TAUPIN sur le GPA en Intersérie (IND grade 4) et un autre sur le Championnat de France de Moth Europe (classe grade 3) avec Jonathan JEBAVA.
Cet événement restera gravé dans la mémoire de tous les participants tant par son intensité du aux 2 régîmes dépressionnaires successifs venu s’installer en Atlantique Nord-Est, que par l’ambiance d’entraide et de cohésion qui a rythmé ce beau rendez-vous (le stress ça rapproche)
Nous tenons tout particulièrement à féliciter notre équipage 420, qui, malgré la situation météo et les petits pépins matériel, s’est rendu sur l’eau tous les jours, et a réussi à conclure 2 courses à force d’acharnement. Et sans baignade svp !!! Ils ont su prendre les bonnes décisions à mon sens, afin d’assurer la présence sur l’eau et préserver le matériel.
Au-delà de la navigation, cela leur a permis de prendre les réflexes de régatiers à terre, en faisant le suivi du tableau officiel (changement de rond de courses pour les IND, modification des instructions de courses, surveillances des mats de pavillons de son rond de course, etc.), les réparations et ajustements du bateau. J’essaierai de vous résumer au mieux leurs aventures.
Pour Jonathant, les objectifs étaient de tester son nouveau gréement, de mesurer ses performances en monotypie, et de glaner un maximum d’informations de réglages et les bonnes pratiques. Tout simplement progresser pour courir plus vite derrière les THOMAS ;).
Finalement le résultat n’est pas fou mais il aura eu à chaque fois une vingtaine de bateaux minimum derrière lui.
Samedi 28 octobre
IND : 1 course lancée / Europe : 1 course lancée
La situation météo compliquée à laisser de nombreux concurrents à terre. D’autres ont tenté de se rendre sur les différentes zones de courses et ont tout simplement fait demi-tours étant donné que certaines rafales dépassaient tranquillement les 38 nœuds pour un vent établi autour de 27 nœuds Sud-Sud-Ouest selon l’anémomètre située sur une bouée du lac.
Nos 2 courageux équipages Monterelais sont allés braver l’écume de ce plan d’eau devenu une véritable mer intérieure. La décision de rentrer à terre fut prise assez rapidement. Sage décision puisque pas mal de participants ont essuyé casses matériels et petits bobos en tout genre (bateau HS, voiles déchirées, dérivés pliées… oui ça se pli…)
Au sein de la classe Europe plus de la moitié de la flotte n’a pas pris le seul départ envoyé de la journée.
Le 420 de Jean-Manuel y a laissé quelques lattes de GV… dans le lac bien évidement.
Petit aperçu des dégâts sur un Europe revenu à terre coque posée sur une sécu…
Dimanche 29 octobre
IND : 2 courses lancées (changement de rond de course) / Europe : 3 courses lancées
Météo : Vent stabilisé entre 13 et 18 nœuds de Sud-Sud-Ouest avec de jolies rafales fréquentes autour des 24 nœuds. Une journée rincée par de nombreux grains accompagnés d’intensité
Europe :
Une ligne de départ impressionnante (77 bateaux c’est magnifique).
Il y a de la place pour prendre de bons départs. Jonathan est plus lent que la moyenne au près. Réglage de quête un peu trop sur l’arrière, on corrige sur l’eau entre les courses, mais ce ne sera pas suffisant. Au portant, tout va bien le bateau marche fort c’est un vrai plaisir, et le gain de place est évident. Ce ne sera pas suffisant pour rattraper sur un parcours avec 3 remontés au vent. Et oui, la ligne d’arrivée se passait au près et ça c’est top !
Le Hale-bas cassé sur la deuxième course a procuré à Jonathan des sensations uniques au portant, il a prié ou récité des incantations anti-baignade. Réparation de fortune entre les courses et ça tient, ouf ! Un retour à terre avant 16h changement d’heure oblige. Résultat des courses : 58/56/55
« Bah il est où le Hale-bas ??? »
IND :
Le 420 part sur l’eau avec des lattes de prêt grâce à la solidarité entre coureurs. Direction le rond vert. Une sangle de rappel lâche mais heureusement que Xavier tient la poignée du trapèze. Le bateau est tenu en équilibre grâce au poids de l’équipage (ils mangent bien à la cantine). Après avoir fait le tour du lac en 2h, il s’avère que nos amis n’ont pas trouvé de boulangerie, ni l’orientation du parcours qui pointait sur une forêt de mats de Moth Europe.
Lundi 30 octobre
IND : 2 courses lancées (modification de parcours) / Europe : 3 courses lancées
Météo : On rallume le ventilo ! Vent établi 18-22 nœuds secteur Ouest avec des rafales enregistrées à 28. Le soleil est de retour entre les grains. Ce sera très sportif.
Europe :
Hale-bas tout neuf pour Jonathan. Pas mal de rappels de flotte. Les départs se font sous pavillon noir. Toujours plus lent au près, même en ayant modifié la quête. C’est un peu mieux mais insuffisant. Les bords de largue sont sensationnels, la vitesse est folle et la moindre erreur est une invitation à la baignade qu’on le veuille ou non.
Les empannages sont une des clés de réussite au vent arrière, et naviguer fausse panne permet de calmer le jeu. Sur le deuxième bord de VA de la 2ème course, Jonathan part se baigner comme une grosse pintade dans une rafale assez costaud à 20 mètres de la bouée. Si proche de l’arrivée… Il l’avait pourtant vu venir.
Il brasse pour rejoindre le bateau qui s’éloigne !!? Il sort donc mon crawl olympique pour rattraper tant bien que mal la tête de mât, et remettre la dérive dans l’eau (normalement c’est sa place).
Le bateau est plein d’eau. Impossibilité de le vider même avec une rythmique soutenue à l’écope. Il reste bloqué face au vent. C’est long… Il fait une demande d’assistance pour être remorqué à terre, et récupère le bidon étanche qui navigue dans le lac (il y a tout de même les clés de voiture dedans), on affale, les vides vites arriveront enfin à faire leur travail. Il rentre épuisé.
Résultat des courses : 55/DNF/DNF
N.B : Conseil obtenu à terre ; il faut refaire dessaler le bateau pour le vider, cela arrive une fois sur cent qu’il soit rempli de la sorte. L’idéal ? ne pas dessaler du tout…
IND :
Nos 2 amis se rendent sur la zone de course avec la sangle réparée. Pas de soucis particuliers pour tenir le bateau. Les empannages se feront tout de même par virement de bord suivi d’une abatée pour être plus serein. Ils prennent 2 départs, mais ne trouve pas l’arrivée. Faute d’inattention, nous n’avions pas vu l’avenant qui supprimait une bouée, modifiant ainsi l’arrivée qui sera dorénavant au largue.
Pour Couronner le tout, la deuxième sangle cède à son tour, et une nouvelle latte de perdue. Ce sera réparée le soir même.
Xavier sait fabriquer des lattes de 420 avec un cintre si ça peut vous intéresser. Et ça marche plutôt bien.
Mardi 31 octobre
IND : 3 courses lancée / Europe : 3 courses lancées
Météo : Un bon 15 nœuds de moyenne avec des pointes au-dessus de 20-22 secteur Ouest. Globalement ensoleillé.
Europe :
Jonathan a encore enlevé de la quête, c’est mieux mais toujours pas ça (Il prend soin de tout noter avec les conditions météo et la voile utilisée). Le mât est vraiment très souple, du coup il ne tends pas assez la chute de la voile en la bordant au prêt.
Les courses se déroulent bien. La flotte est très regroupée, il y a beaucoup de croisements. Le vent se renforçant au fil de la journée, il s’aperçoit à la fin de la 2ème course que les bruits de grincement perçus un peu plus tôt venaient de l’étambrai.
Il approche mon museau de l’avant du bateau car il semble je voir les trous de fixation à jour.
Ce n’était pas une hallucination, ça a bien bougé. Il ne prendra pas le départ de la 3ème afin d’éviter de tout casser.
Résultat en image après avoir décapsulé la bête. Résultat des courses : 56/52/DNF
IND :
JM et Xavier parte sur l’eau décider à en découdre. Ils finiront 2 courses sur 3, et termineront même 4ème au scratch sur la 2ème.
Mercredi 1er novembre
Avenant aux IC : aucune course ne sera lancée, tant mieux il y a la route du retour maintenant.
Classements : JM & Xavier 6/6 ; Jonathan 64/77